Né en 1929 dans une famille de la bourgeoisie sunnite à l'époque du mandat français, écrivain, diplomate, Salah Stétié s'est éteint le 20 mai dernier dans son appartement parisien. Il laisse un héritage de plus de 250 œuvres, littéraires, mais également des peintures, des photographies, des sculptures. Libanais, il avait choisi d'écrire en français et s'était assuré la collaboration de nombreux artistes peintres, parmi lesquels Alechinsky, Titus Carmel, Zao Wou-Ki ou encore Jan Voss.
Grand prix de la francophonie en 1995, Salah Stétié fut ambassadeur du Liban à de nombreuses reprises, à l'UNESCO, aux Pays-Bas et au Maroc. Il poursuivit parallèlement une carrière d'écrivain et d'artiste, qui a toujours tenté de consolider les passerelles entre Orient et Occident. Parmi ses ouvrages les plus récents, "En un lieu de brûlure", recueil de ses écrites, paru chez Robert Laffon en 2009, dont est tiré cet extrait:
" Ma lumineuse ma liée mon adorante
Dans tes rectangles nuageux une bougie
Par forme et par façon de nuit tremblante
Voilant ton nom d’embrasement nocturne
Et tout le sang qui fait briller ton corps en blé
Comme une neige endormie dans la neige
Au carrefour de toute lampe divisée
Non frontalière de l’esprit ni des fragments"
(L'être-poupée)
Une salle du Musée Paul-Valéry à Sète, est entièrement consacrée aux œuvres de Salah Stétié, qui disait volontiers "J'appelle âme, ce qui ne cicatrise pas".
Comments